Résultats du vote internet à Paris I

Communiqué de la Présidence (15 novembre) : Taux de participation record à la consultation en ligne et rejet massif du blocage




La consultation en ligne des étudiants est close depuis ce jour, 16h00. Ceci a été constaté par huissier - en présence d’un étudiant sollicité au hasard au centre Panthéon. L’huissier a également constaté les résultats, pu vérifier la fiabilité de la procédure et l’existence de toutes les garanties d’anonymat et de confidentialité. La base contenant les identifiants des étudiants ayant participé à la procédure a été écrasée en sa présence.

Le nombre de participants a été au total de 7473 (sur 29869 étudiants ayant actuellement achevé leur procédure d’inscription ) dont 3962 sur les 7735 étudiants dont les formations sont localisées au centre Pierre Mendès France (PMF).
Le taux de participation s’élève ainsi à 25% pour l’ensemble de l’université et à 51.2% pour le centre Pierre Mendès France, soit pour ce site, près de trois fois le taux de participation aux dernières élections des représentants étudiants aux conseils centraux (18.2%). Le nombre des participants de PMF a donc été le triple de l’assistance aux assemblées générales les plus nombreuses.

Parmi les 3962 étudiants du centre Pierre Mendès France s’étant exprimés, 72.5% jugent le blocage inacceptable, 20.3% ne sont pas d’accord avec cette affirmation et 7.22% n’ont pas souhaité se prononcer sur celle-ci.

Au niveau de l’ensemble de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, parmi les 7473 participants, 75.8% jugent le blocage inacceptable, 18.1% ne sont pas d’accord avec cette affirmation et 6.1% n’ont pas souhaité se prononcer sur celle-ci.

Le nombre des opinions favorables au blocage est cohérent avec les indications qui ressortent des assemblées générales, ce qui atteste de l’objectivité de la consultation.
Le fait principal reste cependant le rejet massif du blocage par 75.8% des étudiants de Paris 1 qui se sont exprimés (et 72.5% de ceux du centre Pierre Mendès France), ce qui rétablit la véritable mesure du soutien que rencontrent des modalités d’action que l’université a toujours réprouvées.

La présidence appelle tous les acteurs de la communauté universitaire et en particulier les diverses organisations représentées dans ses instances à respecter cette expression claire de la volonté étudiante.
Pour sa part, elle s’attachera à la reprise des enseignements au centre Pierre Mendès France dans le respect du droit de grève.

Bravo Paris I ! C'est quand même autre chose que les AG ces consultations anonymes !!


Ca laisse rêveur ...

Reveur ? Voter sans avoir lu la loi sans en connaitre un seul mot, vive la démocratie aveugle !

Toni a écrit:Reveur ? Voter sans avoir lu la loi sans en connaitre un seul mot, vive la démocratie aveugle !

Même ceux qui ne sont pas étudiants ont forcément entendu parler de cette loi et en savent au moins quelque chose dessus. On en parle partout dans c'est difficile de ne pas se faire une opinion sur le sujet.

Vivement que cette pratique arrive à P8. Plus de 7000 personnes c'est quand même bien plus représentatif que les 200 et quelques que l'on retrouve dans les AG.

Arrete un peu hier encore j'ai vu plus d'une personne qui ne savait pas pourquoi on bloquait, et qui voulais pas parler de la loi car elle savait pas ce que c'était.

Un vote sans débat c'est de la folie pure.

Tu défends tes intérêts (= le blocage) donc je comprends ta position ... mais c'est certainement pas celle d'un grand démocrate qui veut que le plus de personnes possibles participent à une consultation étudiante. D'ailleurs ceux qui ne savent pas ce que c'est peuvent toujours choisir l'option "ne se prononce pas", comme les 6% de l'Univ Paris I ...

En meme temps ya que 20-30% de l'université qui ont voté si tu était un si grand démocrate il te faudrais au moins 50% pour être satisfait.

Enfin c'est un débat sans fin, ya un forum "Anti-AG" de toute facon

Oui ça sert à rien de se prendre le chou la dessus mais c'est dommage parce que le mouvement se retrouve affecté de toutes ces divisions, m'enfin ...

Je comprend ta positions tu es contre le bloquage, mais bon soyons sincere sur les votant combien on voté en pensant juste à leur partiel et pas du tout à la loi ? Beaucoup sans doute..

moi je serai pour un blocage uniquement le jour des manif pour pouvoir manifester tranquil mais bon

ce scrutin, il a été boycotté par les bloqueurs qui ont rebloqué dès aujourd'hui

a mon avis s'est une attitude un peu bête de leur par mais bon

Nan ils se tiennent à leurs convictions (que je partage).

Bon ok tolbiac c'est une fac d'extrémistes

analyse d'une enseignante chercheure en science politique sur ce "vote":

Bonjour
sans vouloir lancer un débat sur la question du vote à Paris-1, je tiens quand même à recopier ici la phrase sur laquelle les étudiantEs étaient appeléEs à s'exprimer:
« Indépendamment de mon opinion sur la loi LRU et de mon souhait éventuel d'exprimer une opposition ou une approbation de cette loi, je considère comme inacceptable l'installation de piquets de grève et autres obstructions visant à interdire aux étudiants et enseignants qui le souhaitent l'accès aux locaux universitaires, au centre Pierre Mendes France comme sur tout site de l'université »

D'abord soulignons la normativité de la question qui dit, en d'autres mots, /"êtes vous bien d'accord avec la présidence que les grèves avec blocages c'est pas cool?"/
Non seulement la présidence demande aux étudiantEs de plébisciter son opinion (avec de fortes incitations à voter "oui" dans certaines filières ), mais en plus elle demande aux étudiantEs de se logger par mail. De ce fait, on vous demande de dire qui vous êtes et si vous êtes d'accord ou pas avec le point de vue de l'institution! /A bon entendeur..
/
Grand nombre d'étudiantEs mobiliséEs n'ont pas reconnu comme démocratique ce système mis en plaçe et l'ont boycotté. Les deux AG de la Sorbonne de mardi et de hier se sont prononcées contre ce vote électronique: les étudiantEs proposent un vote à bulletin secret, après une AG où les votantEs discutent et se font une idée de ce sur quoi ils/elles votent. La présence au contage des voix de membres des différents syndicats (UNI compris) et de la présidence devrait garantir la transparence que l'actuelle consultation n'a pas su garantir.

Pour finir, je voudrais revenir sur la formulation de la question et en souligner sa finesse: essentiellement, elle demande aux étudiants de s'exprimer sur l_e principe_ du blocage, et non sur la LRU. Même si le "non" avait gagné, ils n'auraient pas reconnu la légitimité de _ce_ blocage, disant que les étudiantEs n'avaient approuvé que _le principe _qu'on puisse bloquer des facs dans certains cas. Ce sur quoi on souhaite que les étudiantEs s'expriment est plutôt "êtes vous pour ou contre l'abrogation de la LRU". Le blocage n'est pas un fin en soi-même, ça ne doit pas être un sujet de vote en soit, c'est un moyen de lutte à considérer dans le cadre de l'opposition contre la LRU. De ce fait, le vote de cette demaine ne présentait donc aucun risque pour la présidence et il visait simplement à discréditer le mouvement étudiant.

Sur ce, back to work!

PS.: Prochaine AG Sorbonne lundi 14h, les professeurEs et autres membres de la communauté universitaire sont invitéEs à venir se joindre aux étudiantEs et à s'exprimer!
PPS.: Le président de l'AG de hier, étudiant de Paris-1, vient d'être arrêté aujourd'hui à la Sorbonne par la sécurité, la démocratie de la présidence montre de plus en plus son visage, que de démocratique n'a vraiment plus grande chose.. /le roi est nu!/



et un commentaire d'un autre enseignant chercheur :
Tout à fait d'accord avec cette analyse de la pseudo-consultation à Paris 1 : le fait d'interroger les étudiants sur les blocages en commençant par la phrase "Indépendamment de mon opinion sur la loi LRU et de mon souhait éventuel d'exprimer une opposition ou une approbation de cette loi..." exprime l'idée que l'on puisse dissocier les deux choses - ce qui est contestable - et surtout que le problème de la casse des universités par cette loi soit moins important que le blocage de l'université ce qui est aussi contestable et correspond implicitement à une orientation politique pro-gouvernementale. De ce fait on peut penser que les 7473 étudiants (sur 29869) qui ont accepté de voter sont tendanciellement ceux qui partagent cette orientation politique et l'on peut se satisfaire qu'ils ne représentent pas plus de 25% de nos effectifs. Cette sélection politique implicite des votants suffit à expliquer le taux de ceux qui s'expriment contre le blocage (75.8%). La seule conclusion que l'on peut tirer de cette consultation est qu'il y a 5664 étudiants contre le blocage et 24 205 étudiants qui refusent de se faire instrumentaliser par le Président de Paris 1... ce qui peut être lu comme un encouragement franc et massif en faveur du mouvement.

Euh... et si j'comprends bien les étudiants n'ont étés invités à se prononcer que sur le sujet du blocage???

oui c'est ça.
en même temps, ça se comprend je trouve...
maintenant c'est clair que la question était biaisée. ayant moi même voté j'ai dû bien me concentrer (lol) pour répondre à une question contenant une négation, par une autre négation (non je ne désapprouve pas le blocage). quand on fait un référendum, on fait court pour éviter les malentendus et erreurs de vote. la bonne question aurait été: "indépendamment de votre opinion sur la LRU, êtes vous d'accord avec le principe du blocage?" et là on aurait dit oui ou non.
je suis sûre qu'il y a eu des erreurs de vote.

Mulette a écrit:oui c'est ça.
en même temps, ça se comprend je trouve...
maintenant c'est clair que la question était biaisée. ayant moi même voté j'ai dû bien me concentrer (lol) pour répondre à une question contenant une négation, par une autre négation (non je ne désapprouve pas le blocage). quand on fait un référendum, on fait court pour éviter les malentendus et erreurs de vote. la bonne question aurait été: "indépendamment de votre opinion sur la LRU, êtes vous d'accord avec le principe du blocage?" et là on aurait dit oui ou non.
je suis sûre qu'il y a eu des erreurs de vote.

Le principe du blocage est indissociable de la LRU, ta question est aussi vaine que celle du président de Paris1.
C'est à ceux qui se prononcent contre la loi de décider de leur modalité d'action (dont le blocage est un exemple). C'est pourquoi le seul vote légitime (et sûrement pas sur le net) serait celui qui se formulerait en pour ou contre la LRU.
Je ne comprend pas d'où sort cette idée folle que voter peut rester a-politique? Donner son avis sur le bloquage implique une prise de partie quant à la loi. Et si l'on ne se sent pas concerné par cette loi (ce que je trouve personnellement incompréhensible) on s'abstient de tout commentaires. Et si on ne la comprend pas on s'informe. Et si on la comprend et qu'on la cautionne, on s'assume.

onsoir, Vous trouverez ci-dessous la réaction adressée à la présidence de
Paris-1par des personnels de l'université, à propos de la "consultation"organisée
sur le "blocage".Merci de bien vouloir la rediffuser massivement auprès des
étudiants deParis-1 que vous connaissez.
_______________________________________________________________________*Loi «
Liberté et responsabilités des Universités » – ne faussons pas ledébat…* En tant
que membres de la communauté universitaire, nous sommes choquéspar le communiqué de
la Présidence de Paris I du 13 novembre 2007, quiaffirme que le processus de
consultation en ligne des étudiants intitulé «blocage, votre avis » a reçu une «
large approbation », et qui disqualifieles votes exprimés à l’issue de l’Assemblée
générale étudiante du centrePMF du mardi 13 novembre en raison des « conditions de
déroulement » decelle-ci. Quelle que soit notre opinion sur la légitimité et sur
l’efficacité despiquets de grève, la décision de les reconduire a été prise après
desAssemblées Générales massives, durant lesquelles tous ont pu s’exprimer,partisans
et opposants à la loi LRU, partisans et opposants aux piquets degrève. La fermeture
de l’Assemblée Générale du 13 novembre une demi-heureavant le début des votes (afin
que ceux qui n’ont pas pris la peine des’informer lors des débats ne participent pas
aux votes), non seulementnous paraît logique, mais ne nous semble pas avoir
modifiéfondamentalement l’issue du vote. Pas plus, d’ailleurs, que la présence de«
non-étudiants » venus de l’extérieur, auxquels une importance démesuréeest accordée
au regard de leur faible nombre. En ce qui concerne la consultation en ligne des
étudiants, nous ne pouvonsnous reconnaître dans une formulation qui propose aux
étudiantsd’approuver, rejeter ou refuser de se prononcer sur la phrase :
«Indépendamment de mon opinion sur la loi LRU et de mon souhait éventueld'exprimer
une opposition ou une approbation de cette loi, je considèrecomme inacceptable
l'installation de piquets de grève et autresobstructions visant à interdire aux
étudiants et enseignants qui lesouhaitent l'accès aux locaux universitaires, au
centre Pierre MendesFrance comme sur tout site de l'université » Telle qu’elle est
formulée, cette phrase alambiquée ne respecte pas lesconditions d’objectivité
nécessaires à un tel sondage, mais constitueplutôt un appel au plébiscite des
positions de la présidence. Il auraitété autrement plus démocratique de laisser aux
étudiants un choix ouvert(approbation / opposition / indifférence / refus de se
prononcer) tant surla loi LRU elle-même que sur les méthodes de grève adoptées lors
lesAssemblées générales. La Présidence laisse de plus entendre que cespiquets de
grève visent avant tout à interdire l’accès aux locauxuniversitaires, « oubliant »
que le but de la grève est l’abrogation de laLRU, et passant sous silence les
nombreuses fermetures administratives, àla pertinence discutable, et qui ne nous
permettent même pas d’accéder ànotre lieu de travail. Par ailleurs, il faut rappeler
que les consultations par Internetn’apportent aucune garantie de sincérité quant aux
résultats, qui ne sontcontrôlables par personne, contrairement aux votes des AG
effectués eux enpublic. Enfin, nous regrettons que le vote orchestré par la
Présidence autour desméthodes d’actions des étudiants occulte la véritable question,
qui estcelle de l’attitude à adopter face à la loi « liberté et responsabilitédes
Universités » et face aux dangers qu'elle représente pour l'Universitéfrançaise.
C’est pourquoi nous appelons l’ensemble des personnels, aussi bien que lesétudiants,
à participer - A la manifestation appelée devant l’Assemble nationale le vendredi
16/11à 14 h, moment où sera voté un budget de l’enseignement supérieur et de
larecherche en trompe-l-œil - A la manifestation du 20 novembre. /Des membres du
personnel de l’Université Paris I /