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Facs: ce qui fait bouger les étudiants
Reuters
DECRYPTAGE D'accord ou pas d'accord avec les blocages de leurs universités, les étudiants partagent tous quelques grandes inquiétudes.
VÉRONIQUE SOULÉ
QUOTIDIEN : samedi 17 novembre 2007
55 réactions
Au cœur du mouvement de protestation étudiant, il y a la loi Pécresse, dite loi LRU (sur les libertés et responsabilités des universités). Votée par les parlementaires dès juillet et promulguée le 10 août, c’était l’une des priorités de Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, les plus radicaux des étudiants, – autour de SUD ou de la coordination –, réclament son abrogation, estimant qu’elle signe la fin du service public d’enseignement. L’Unef reconnaît, elle, qu’une réforme de l’université est indispensable mais que cette loi est mauvaise. Tous se retrouvent autour de grandes inquiétudes que le gouvernement juge infondées. Revue des cinq craintes les plus discutées dans les assemblées générales.
Sur le même sujet
A Lyon, l’amphi évacué manu militari
Encore 28 universités bloquées
EDITORIAL Style
LE DÉSENGAGEMENT DE L’ETAT
Ce que dit la loi. Toutes les universités auront acquis d’ici cinq ans leur autonomie et géreront leur budget. Les présidents deviennent les véritables patrons, avec des pouvoirs renforcés – droit de veto sur les nominations, distribution de primes, etc. Le conseil d’administration est resserré (le poids des élus, notamment étudiants, diminue) et il peut créer des fondations afin d’attirer des capitaux privés. L’Etat prévoit des exemptions fiscales pour le mécénat.
Ce que craignent les protestataires. Ils estiment qu’avec des universités autonomes et recourant aux fonds privés, l’Etat en profitera pour se retirer. Alors que pour remédier à la grande misère des universités, il devrait faire le contraire. La ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, le conteste : avec 1 milliard d’euros supplémentaires pour l’université dans le budget 2008, l’Etat n’a jamais fait un tel effort. Faux répliquent les étudiants : l’essentiel va à des crédits d’impôts, des retards de paiements, des investissements dans l’immobilier. De plus, aucun poste n’est créé alors qu’il en faudrait pour lutter contre l’échec en licence (40 % au cours des deux premières années).
DAVANTAGE DE SÉLECTION
Ce que dit la loi. La LRU rend obligatoire l’orientation active, testée à la va-vite cette année: chaque bachelier devra déposer un dossier de pré-inscription dans la fac où il postule et recevra une réponse argumentée, l’encourageant ou non à s’inscrire.
Pour les protestataires, cela conduit droit à une sélection, rêve non avoué des grandes universités qui, à l’instar de Paris-Dauphine, ne voudraient prendre que les meilleurs. Mais alors que la France manque de diplômés du supérieur, ce serait un pas en arrière. L’orientation active aggravera en outre les inégalités sociales : les étudiants défavorisés seront plus impressionnés que les autres par un avis négatif et risquent d’abandonner.
LA HAUSSE DES FRAIS D’INSCRIPTION
Ce que dit la loi. Il est inscrit dans une loi plus ancienne que l’Etat fixe le montant des droits d’inscription. La LRU stipule que le recteur devra veiller à ce que les universités ne demandent pas de rallonges aux étudiants (chaque année l’Unef fait la liste des universités qui abusent).
Pour les protestataires, c’est une déduction logique : les universités, lâchées par l’Etat, chercheront de nouvelles recettes propres du côté des étudiants.
LA SUPPRESSION DE FILIÈRES
Ce que dit la loi. Rien.
Côtés protestataires, il s’agit d’une interprétation. Dans les AG, les étudiants prédisent que «l’an prochain, le département de philo sera fermé car il n’intéresse pas les entreprises». Les facultés mobilisées sont d’ailleurs pour l’essentiel celles de sciences humaines et de langues, filières «non rentables» où la peur du chômage est la plus grande. Au ministère, on répond que les directions d’université répartiront elles-mêmes les fonds alloués par le privé.
Derrière cette crainte, il y a aussi le refus de la professionnalisation des filières, des licences pros trop liées aux besoins du marché, et la volonté de défendre une université lieu de transmission du savoir.
L’UNIVERSITÉ À DEUX VITESSES
Ce que dit la loi. Elle ne fait pas de distinctions entre campus. Au contraire : sous la pression notamment de l’Unef, l’autonomie qui devait être optionnelle sera finalement dévolue à toutes les universités.
Pour les protestataires, la différence qui existe déjà entre une grande université parisienne et une petite de province risque de se creuser. Les grandes vont en effet se réunir dans de puissants Pres (pôles de recherche et d’enseignement supérieur) où la recherche de pointe va se concentrer et où les capitaux afflueront. Les petites feront de l’enseignement avec des cursus plus courts et de la recherche appliquée.
Facs: ce qui fait bouger les étudiants
Reuters
DECRYPTAGE D'accord ou pas d'accord avec les blocages de leurs universités, les étudiants partagent tous quelques grandes inquiétudes.
VÉRONIQUE SOULÉ
QUOTIDIEN : samedi 17 novembre 2007
55 réactions
Au cœur du mouvement de protestation étudiant, il y a la loi Pécresse, dite loi LRU (sur les libertés et responsabilités des universités). Votée par les parlementaires dès juillet et promulguée le 10 août, c’était l’une des priorités de Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, les plus radicaux des étudiants, – autour de SUD ou de la coordination –, réclament son abrogation, estimant qu’elle signe la fin du service public d’enseignement. L’Unef reconnaît, elle, qu’une réforme de l’université est indispensable mais que cette loi est mauvaise. Tous se retrouvent autour de grandes inquiétudes que le gouvernement juge infondées. Revue des cinq craintes les plus discutées dans les assemblées générales.
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A Lyon, l’amphi évacué manu militari
Encore 28 universités bloquées
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LE DÉSENGAGEMENT DE L’ETAT
Ce que dit la loi. Toutes les universités auront acquis d’ici cinq ans leur autonomie et géreront leur budget. Les présidents deviennent les véritables patrons, avec des pouvoirs renforcés – droit de veto sur les nominations, distribution de primes, etc. Le conseil d’administration est resserré (le poids des élus, notamment étudiants, diminue) et il peut créer des fondations afin d’attirer des capitaux privés. L’Etat prévoit des exemptions fiscales pour le mécénat.
Ce que craignent les protestataires. Ils estiment qu’avec des universités autonomes et recourant aux fonds privés, l’Etat en profitera pour se retirer. Alors que pour remédier à la grande misère des universités, il devrait faire le contraire. La ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, le conteste : avec 1 milliard d’euros supplémentaires pour l’université dans le budget 2008, l’Etat n’a jamais fait un tel effort. Faux répliquent les étudiants : l’essentiel va à des crédits d’impôts, des retards de paiements, des investissements dans l’immobilier. De plus, aucun poste n’est créé alors qu’il en faudrait pour lutter contre l’échec en licence (40 % au cours des deux premières années).
DAVANTAGE DE SÉLECTION
Ce que dit la loi. La LRU rend obligatoire l’orientation active, testée à la va-vite cette année: chaque bachelier devra déposer un dossier de pré-inscription dans la fac où il postule et recevra une réponse argumentée, l’encourageant ou non à s’inscrire.
Pour les protestataires, cela conduit droit à une sélection, rêve non avoué des grandes universités qui, à l’instar de Paris-Dauphine, ne voudraient prendre que les meilleurs. Mais alors que la France manque de diplômés du supérieur, ce serait un pas en arrière. L’orientation active aggravera en outre les inégalités sociales : les étudiants défavorisés seront plus impressionnés que les autres par un avis négatif et risquent d’abandonner.
LA HAUSSE DES FRAIS D’INSCRIPTION
Ce que dit la loi. Il est inscrit dans une loi plus ancienne que l’Etat fixe le montant des droits d’inscription. La LRU stipule que le recteur devra veiller à ce que les universités ne demandent pas de rallonges aux étudiants (chaque année l’Unef fait la liste des universités qui abusent).
Pour les protestataires, c’est une déduction logique : les universités, lâchées par l’Etat, chercheront de nouvelles recettes propres du côté des étudiants.
LA SUPPRESSION DE FILIÈRES
Ce que dit la loi. Rien.
Côtés protestataires, il s’agit d’une interprétation. Dans les AG, les étudiants prédisent que «l’an prochain, le département de philo sera fermé car il n’intéresse pas les entreprises». Les facultés mobilisées sont d’ailleurs pour l’essentiel celles de sciences humaines et de langues, filières «non rentables» où la peur du chômage est la plus grande. Au ministère, on répond que les directions d’université répartiront elles-mêmes les fonds alloués par le privé.
Derrière cette crainte, il y a aussi le refus de la professionnalisation des filières, des licences pros trop liées aux besoins du marché, et la volonté de défendre une université lieu de transmission du savoir.
L’UNIVERSITÉ À DEUX VITESSES
Ce que dit la loi. Elle ne fait pas de distinctions entre campus. Au contraire : sous la pression notamment de l’Unef, l’autonomie qui devait être optionnelle sera finalement dévolue à toutes les universités.
Pour les protestataires, la différence qui existe déjà entre une grande université parisienne et une petite de province risque de se creuser. Les grandes vont en effet se réunir dans de puissants Pres (pôles de recherche et d’enseignement supérieur) où la recherche de pointe va se concentrer et où les capitaux afflueront. Les petites feront de l’enseignement avec des cursus plus courts et de la recherche appliquée.
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Date d'inscription : 14/11/2007
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