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atroce!! article des échos

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Message  manon Ven 23 Nov - 2:41

http://www.lesechos.fr/info/analyses/4651725.htm

Comment financer les étudiants
[ 22/11/07 ] -

Le mouvement actuel dans les universités a raison sur un thème : les
étudiants sont pauvres. Ceux-ci devraient ajouter que c'est absurde :
les étudiants sont riches - en puissance. Ils ont devant eux toute la
richesse qu'ils vont créer au cours de leur vie professionnelle, leur
capital humain. Avec leurs études supérieures, ils vont gagner en
moyenne beaucoup plus que ceux qui n'en font pas. Et pourtant, ils ne
peuvent pas mobiliser cette richesse future pour payer aujourd'hui leur
cursus. Aussi, les enfants des classes aisées demeurent financés par
leurs familles. Les enfants de pauvres doivent faire des petits boulots
mal payés - ou ne pas faire d'études supérieures. Il serait plus utile
et profitable pour tous que les étudiants consacrent tout leur temps à
leurs études et qu'ils payent leurs frais d'aujourd'hui avec leur
richesse professionnelle de demain. La solution financière est facile :
que les étudiants recourent aujourd'hui à des emprunts gagés sur leurs
revenus professionnels futurs.

Mais en pratique, cela ne marche pas. Seuls les enfants de riches, les
élèves des grandes écoles ou les étudiants en mastère ont accès au
crédit étudiant. Pourquoi ? D'une part, il est impossible de gager son
capital humain futur, à la différence de l'immobilier (l'autre grand
investissement des ménages). Je ne peux pas dire à mon banquier que si
je ne rembourse pas mon emprunt étudiant, il pourra saisir mon capital
humain futur (par nature inaliénable et insaisissable), d'où l'absence
de prêt. D'autre part, les universités ne pratiquant pas de sélection à
l'entrée, les banques ne connaissent pas les risques de remboursement
et ne prêtent donc pas aux étudiants des premières années - ce qui
concourt à exclure ceux qui sont issus de foyers défavorisés.

Quelle est la solution ? Pour pallier ces défaillances de marché, il
faut une intervention de l'Etat - comme aux Etats-Unis. Premièrement,
afin de réduire le risque de non-remboursement (lié à l'inaliénation du
capital humain), il faut que tous les emprunts étudiants (garantis par
l'Etat ou pas) soient des créances super-seniors, exigibles juste après
les impôts et charges sociales. Deuxièmement, l'Etat, via le Trésor,
devrait prendre tout ou partie du risque résiduel de défaut des
étudiants sur leurs prêts. C'est un moyen de réduire l'absence de
collatéralisation du capital humain et les effets pervers de la
non-sélection des étudiants. Aux Etats-Unis, un système public (Sallie
Mae) garantit les emprunts des étudiants à condition qu'ils réussissent
leurs examens. Et ce, quelle que soit leur filière. Le taux de défaut
est faible (10 % d'incidents de paiement par an, 1 % de défauts).

Quel serait un bon système de prêts étudiants en France ? Les étudiants
devraient pouvoir emprunter jusqu'à 4.000 euros par an lors des trois
années de licence, 5.000 euros par an lors des deux ans de mastère, et
6.000 à 10.000 euros par an en thèse. Ils ne rembourseraient rien
pendant leurs années d'études et en cas de chômage. Puis ils
rembourseraient pendant dix à vingt ans dans leur vie professionnelle
(avec des remboursements faibles au départ, plus élevés quand le
salaire augmente). Ces prêts seraient distribués par les banques, mais
tout ou partie du risque serait assumé par l'Etat via une garantie,
comme aux Etats-Unis. Les étudiants pourraient dépenser cet argent
comme ils l'entendent, quelles que soient leurs études, la seule
condition d'éligibilité étant la réussite aux examens et l'assiduité
aux travaux dirigés. Si tous les étudiants souscrivaient, il y aurait
environ 10 milliards d'euros de nouveaux prêts par an pour le
financement des étudiants. Ce serait une révolution, à comparer aux
quelques millions supplémentaires accordés récemment par le
gouvernement en bourses et aux quelques prêts étudiants actuels. Pour
l'Etat, le coût budgétaire serait faible. Limités aux défauts
définitifs dus aux décès et aux incapacités permanentes des
emprunteurs, il représenterait 1 % à 2 % des montants (100 à 200
millions d'euros par an). A quand la manif d'étudiants exigeant de
l'Etat et des banques des prêts étudiants à l'américaine ?

JACQUES DELPLA est membre du Conseil d'analyse économique.


Finance et Développement
magazine trimestriel du FMI

manon

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Message  Quentin Ven 23 Nov - 4:03

Ca ressemble beaucoup au système de financement australien. L'idée est bonne, maintenant il y en aurait certainement d'autres à appliquer en amont. Quand on sait que les banques françaises sont les plus rentables au monde (la société générale est surnommée "so generous" dans le monde de la finance, c'est pour dire), quand on voit à quel point celles-ci font taxer leurs clients pour un oui ou pour un non et quand on voit à quel point il est difficile d'obtenir un prêt dans ce pays (les banques ne prêtent qu'aux riches, tuant ainsi le petit entrepreunariat), on est en droit de demander à ce qu'un assainissement du fonctionnement des banques en France soit la première réforme à mettre en place.

Mais je dérive, la fatigue toussa.

Quentin

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